TCE | Recyclage, durabilité et innovation technologique. On en parle avec Flash Battery
28/01/2021 – Tutto Carrelli Elevatori
La batterie au lithium est l’un des principaux acteurs de la course à l’électrification qui a caractérisé ces dernières années. L’un des objectifs de cette révolution est de parvenir à une plus grande durabilité, et elle place tous ses espoirs dans les nouvelles technologies qui visent à remplacer celles qui sont basées sur les combustibles fossiles.
Dans le contexte de la mobilité, qu’elle soit urbaine ou industrielle, mais aussi dans le cadre de l’exploitation des machines-outils et des équipements de production, on choisit de plus en plus souvent de remplacer le moteur à combustion par un moteur électrique qui, outre le fait qu’il ne produit pas d’émissions nocives, permet de réduire les coûts d’exploitation, de diminuer la consommation de carburant et de bénéficier d’une maintenance pratiquement inexistante. Le cœur du moteur électrique est généralement constitué par une batterie, la version lithium-ion étant probablement, à l’heure actuelle, l’exemple le plus performant de cette technologie.
Au-delà de l’absence d’émissions nocives, qui représente un atout qui joue sans aucun doute en faveur de la batterie au lithium, un doute surgit lorsque l’on envisage sa fabrication. La batterie est généralement fabriquée à partir de matières premières dont l’extraction peut engendrer un certain impact sur l’environnement. En outre, une fois que les batteries ont atteint la fin de leur cycle de vie, elles ne peuvent pas être simplement mises de côté, mais doivent être éliminées correctement, afin de ne pas provoquer un impact négatif sur le milieu environnant.
C’est donc là un problème très délicat et, par conséquent, pour obtenir des informations claires, nous en avons discuté avecMarco Righi, PDG et fondateur de Flash Battery, une firme qui joue un rôle de premier plan en Italie et au niveau international dans le domaine des batteries au lithium destinées aux marché industriel. Nous lui avons posé quelques questions pour mieux comprendre le problème posé par le recyclage des batteries au lithium et comment une entreprise chef de file comme Flash Battery aborde ce type de problème.
Voyons ce qu’il nous a répondu.
Une plate-forme, un chariot élévateur, une voiture automobile… tout véhicule électrique est plus durable que sa version endothermique, vu qu’il ne dégage aucune émission nocive pendant son utilisation et élimine les coûts d’entretien habituels auxquels nous sommes habitués. Les engins électriques à batterie sont donc absolument préférables par rapport à leurs homologues thermiques. Il suffit de penser à toutes les applications dans un milieu ambiant fermé par exemple qui, grâce à l’utilisation de batteries au lithium, peuvent fonctionner sans aucun problème dans des espaces clos, ce qui permet de maintenir l’air plus propre et plus sain.
Il existe plusieurs applications qui s’inscrivent entièrement dans le cadre de la transition électrique en exigeant des engins non seulement au niveau simplement expérimental (prototypes et utilisations spéciales), mais qui constituent de véritables nouveauté de gamme.
L’impact environnemental de la batterie n’est certainement pas lié à son utilisation, mais à tout ce qui se passe avant (fabrication) et après (recyclage). Une batterie devient non durable en raison d’un manque de gestion ou d’une gestion erronée de sa production et du cycle d’élimination des déchets.
Nous entendons traiter plus en détail de cet aspect, même si, aujourd’hui, les volumes de batteries devant être recyclés sont plutôt faibles, et ne justifient pas de véritables investissements dans des centres de récolte de recyclage, mais si l’on envisage le futur, vu l’augmentation constante de la production et les règlements européens qui entreront en vigueur, les batteries épuisées, elles aussi, commenceront à avoir un impact de plus en plus considérable.
Comme les principes de l’économie circulaire nous l’enseignent, la production et l’élimination doivent être corrélées, vu qu’elles font partie d’un seul et même cycle fermé. Dans le cas des batteries, en effet, la récupération des dispositifs usés se révèle importante pour la production de nouvelles batteries ; de fait, les batteries qui ont atteint la fin de leur cycle de vie peuvent être utilisées comme matières premières pour la production de nouvelles batteries. Ce processus, en plus de mettre en valeur des ressources qui seraient autrement considérées comme des déchets, évite également l’extraction de nouveaux matériaux, une opération qui engendre un impact environnemental considérable.
L’Europe ne joue pas encore un rôle très important en matière de recyclage des batteries au lithium, celui-ci étant à ce jour l’apanage de la Chine et de la Corée du Sud, où vont finir la plupart des tonnes de batteries usagées et où la récupération des matériaux atteints plus de 90 %.
Idéalement, nous devrions être en mesure de récupérer 95 % des matériaux de chaque batterie au lithium usagée.
Nous sommes encore loin d’atteindre cet objectif, qui exige la mise en place d’une coordination au niveau international.
À l’heure actuelle, il y a deux problèmes principaux qui préoccupent davantage l’Europe :
Plus nous aurons de batteries à recycler et plus il sera facile et économique de le faire, même pour les pays européens.
En outre, on estime qu’en 2025, les batteries qui arriveront en fin de vie constitueront environ 800.000 tonnes de minéraux à éliminer et à récupérer.
En Europe, le cadre normatif est actuellement représenté par la directive 2006/66/CE (mise en application, en Italie, par le décret législatif 188/08 et ses amendements ultérieurs) portant sur la collecte et le recyclage des déchets de batteries et d’accumulateurs.
Cette directive exige des États membres qu’ils adoptent
« les mesures nécessaires pour optimiser la collecte séparée des déchets de piles et d’accumulateurs et réduire au maximum l’élimination finale des piles et des accumulateurs en tant que déchets municipaux non triés afin d’atteindre un niveau élevé de recyclage de tous les déchets de piles et d’accumulateurs ».
En Italie, les entreprises qui produisent des batteries doivent verser une contribution proportionnelle au nombre de batteries introduites sur le marché national, celle-ci servant à financer le système de recyclage.
En revanche, en ce qui concerne les batteries lancées sur le marché étranger, la contribution est à la charge de l’importateur qui se conformera à la réglementation de son propre pays.
Nous faisons partie du consortium COBAT, (Consortium national pour la collecte et le recyclage) depuis 2015, en vue de la gestion, l’élimination et le recyclage des batteries.
Toutefois, notre engagement ne se limite pas au paiement de la contribution due ; il s’agit d’un engagement beaucoup plus large, si l’on considère l’économie circulaire que j’ai mentionnée précédemment.
Selon les principes de cette approche, pour mettre en place quelque chose de vraiment durable, il faut penser à une élimination éventuelle dès la phase de la conception. Une batterie à faible impact environnemental est une batterie dont la conception tient compte dès le départ de la fin de son cycle de vie.
Par exemple, nous utilisons un processus chimique exempt de cobalt dans nos cellules, ce qui rend le recyclage des Flash Battery plus sûr et moins polluant.
Notre service R&D, qui comprend plus de 35 % du personnel de Flash Battery, étudie des procédés et des matériaux de production de plus en plus éco-durables, à faible impact environnemental et qui permettent d’optimiser les étapes de conception et de production.
On aura besoin d’intenses activités de recherche et nous travaillons d’arrache-pied sur cet aspect également, avec d’autres chefs de file internationaux du secteur. Nous faisons en effet partie du projet IPCEI approuvé par la Commission européenne pour la recherche et l’innovation dans le secteur des batteries, qui jouera un rôle fondamental pour négocier le tournant « green » de notre continent.
Le secteur de la récupération des batteries usées représente sûrement un secteur dans lequel d’importants défis sont en jeu. Le premier est certainement celui qui est représenté par la durabilité. Le deuxième, qu’il ne faut pas négliger, est de pouvoir disposer d’une plus grande indépendance en ce qui concerne l’approvisionnement en matières premières. La mise en place d’un cycle efficace de récupération des batteries au lithium nous permettrait de jouir d’une plus grande indépendance vis-à-vis des pays où sont situées les mines, mais aussi des pays (Chine et Corée du Sud) qui sont actuellement en avance sur nous en matière de production de batteries et de capacité de récupération de celles qui sont usées.